Lundi 19 août – Ma chère et tendre Hubba a son sol complètement trempé. Joie. Mon matelas est totalement mouillé. Et les petites affaires ont pris un peu l’eau aussi. C’est comme cela. Ce n’est pas aujourd’hui que cela va sécher. Il est huit heure déjà et je range. Je décide de retourner à l’endroit où nous avions mangé la glace car le gars était très chouette. J’espère que c’est déjà ouvert. Ça l’est. C’est Maria, sa collaboratrice, qui m’accueille. Un vrai rayon de soleil. Le café s’appelle : Le Salon d’Hugo.
Yves vient plus tard et me donne pleins de tuyaux pour visiter la ville. Allez c’est parti. Ça commence par ses anciennes rails traversant une cour. Il faut savoir que ça existe !
Besançon est réputée pour ses cours intérieures et ses escaliers.
Le conservatoire ci-après.
Et ce mur bien rempli.
Et ces tricots dans une jolie ruelle bien étroite.
Je reviendrai plus tard en fin de matinée parce que j’y suis bien. C’est le moment de prendre un petit-déjeuner et de mettre à jour le blog. Je partirai vers midi. Merci Yves pour le café !
J’essayerai de trouver des traces de Lego dont Yves m’assure leurs existences. C’est l’œuvre de Jan Vormann qui comble les fissures des murs. Il n’y a pas qu’à Besançon que l’artiste a laissé son empreinte. Malheureusement je ne trouverai pas les coins colorés à ma grande déception.
La route qu’il me faut prendre est plate pour les huit prochains kilomètres. Puis ça monte sacrément pour atteindre Montfaucon. C’est vraisemblablement du dix pourcent. Le chemin était stratégique 😉
Mais Pompon et moi ne lâchons rien et toujours avec le sourire. Il pleut aujourd’hui depuis que nous avons quitté la ville. Ce n’est pas régulier et pas trop fort non plus. Ça me va.
Nous arrivons ensuite à Saône avec une belle descente ! J’aimerais remplir ma bouteille d’essence mais cela ne fonctionne qu’avec carte de crédit. Ça ne fonctionne pas et je parviens à demander à ma voisine de pompe si je peux lui payer la différence après qu’elle ait terminé son plein. C’est avec le sourire qu’elle me versé l’équivalent de dix centimes. Trop bien. Elle veut même me les offrir et j’insiste pour payer mon dû.
A la boulangerie, à quelques mètres, je serai en grande discussion avec Alain. Chouette rencontre. Même s’il me conseille de passer par Tarceney dont la route est très belle, je préfère rester sur mon itinéraire initial.
Je me dirige sur Bouclans par la nationale. Je reprends donc mon chemin prévu puisque Besançon n’était pas au programme. C’était pourtant un joli détour. C’est à Naisey-les-Granges que je m’arrête. Il me faut trouver un endroit pour me poser. Je ne trouve rien et décide de partir en arrière du village toujours en suivant Pompon et mon instinct. Là ça semble pas mal. Il y a un champ et de l’autre côté du chemin, des habitations. Il y a un homme d’un certain âge dehors. Je lui demande si cela le dérange si je m’installe dans le champ. Il s’en fiche car ce n’est pas le sien. Puis il me propose de m’installer dans son jardin. C’est parfait et en plus il ne pleut plus.
Je discuterai très rapidement avec Claude qui part ensuite avec sa voiture au moment où je prépare à manger. Ce réchaud m’agace et je dois m’y prendre à trois fois avant que cela fonctionne. Mon repas près, un homme surgit de nul part. Il m’a fait peur le bougre. Salut ! Il vient de la maison voisine et m’invite à partager le repas avec lui et ses amis.
– Euh mais c’est que c’est près là.
– Tu mangeras ça demain, viens !
Le temps de ranger un peu mes petites affaires et de cadenasser Pompon et j’arrive. Ils sont quatre. Joëlle et son mari Pascal. Puis Luc son frère. Puis Hervé. Tous boivent du pastis. Moi j’aurais enfin cette bière qui m’attend depuis des jours 😉 C’est l’apéro. C’est simple. C’est authentique. C’est une soirée complètement incroyable que je passe avec eux et jusqu’à minuit passé ! Merci à tous les quatre pour votre générosité et surtout ce partage.
Mardi 20 août – A huit heure, tout est plié et nous nous dirigeons vers l’église où le seul bistrot est ouvert. Ce sera d’ailleurs plutôt un thé qu’un café.
Ça va monter un peu encore aujourd’hui. Je passe par des coins en pleine forêt vraiment dingues. Le camino Frances n’est pas loin 😉
Puis ça y est, on a le droit à un bout de piste cyclable complètement hallucinant ! Je suis conquise tant c’est beau. Qu’est-ce que ça doit être en hiver.
Nous arrivons à Ornans, ville natale du peintre Gustave Courbet. Sa ville fête son bicentenaire de sa naissance. Durant toute l’année 2019, le département du Doubs s’est attelé à organiser divers événements s’y référant. Ornans, c’est une découverte et un petit joyau architectural. C’est petit mais qu’est-ce que c’est beau !
J’aurais sûrement été visiter cette exposition temporaire au musée Courbet : Yan Pei- Ming (peintre franco-chinois) face à Courbet. Mardi, c’est jour de repos : le musée est fermé.
C’est qu’il est déjà quinze heure et que nous devons encore continuer pour espérer nous rapprocher de notre point de chute. Ah, il pleut sans s’arrêter ! Nous ferons vingt kilomètres sous la pluie et n’atteindrons pas Chapelle-d’Huin. C’est dans le charmant mais tout petit village de Septfontaine que nous arrivons. Il pleut. Je suis transie de froid. J’arrive à demander de l’eau et irai me réfugier dans l’enceinte de l’école qui a un espace couvert. Je me change directement pour ne pas continuer à avoir froid.
Je me réchauffe en mangeant. La nuit est d’un calme pénétrant.
Mercredi 21 août – C’est avec une joie dissimulée que je me réjouis de la voir briller cette étoile si nécessaire qu’est le soleil. Merci d’être là après cette journée de pluie !
Pour le café ici c’est inutile d’essayer car il n’y a rien. C’est à huit kilomètres d’ici, à Levier que cela devrait pouvoir se trouver. Tu parles, à huit heures tout est fermé. Heureusement que le buraliste en vend. Mec tu illumines ma journée ! Route passant par Boujailles, Courvières, Frasnes, Mignovillard. La route est somptueuse.
A Frasnes, les pistes cyclables ne sont pas loin.
Dans cette dernière petite ville je rencontre Michel sur le parking du supermarché. Il est gentil Michel mais qu’est-ce qu’il cause. La République ça ne lui parle plus. Il semble déçu des gens qui ne prennent plus le temps de s’écouter et de se parler ; de prendre le temps finalement. Il tente d’animer les environs en proposant des dimanches musicaux avec pique-nique dans sa propriété. Je trouve l’idée excellente mais malheureusement personne ne s’est encore prononcé.
C’est une route montante jusqu’à Mouthe. Mais ça descend bien aussi 🙂
J’ai déniché le camping du coin et je m’en lèche les babines d’avance : une douche, une bière et de l’électricité. J’arrive là-bas vers les quinze heure, heure de l’ouverture. Le gars est adorable et très accueillant. Mon envie de bière sera nulle car le bistro est fermé le mercredi. Zut. Mais cet homme est si incroyable qu’il va m’offrir la dernière qui lui appartient. C’est incroyable ! Merci.
Ce soir est mon dernier camping seule car demain, c’est une retrouvaille de taille !